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Wolf von Langa

Wolf von Langa, Allemagne

Pour donner suite à notre grande saga de portée internationale, nous allons aujourd’hui nous pencher sur le cas du petit Wolf von Langa - 1,90 m minimum ? - dont nous abritons depuis quelques temps et avec bonheur le fils, SON qui en fait signifie «bruit » en teuton dans le texte.

 

Comment, en croisant ce géant, peut-on imaginer le petit garçon blondinet, fils d’ingénieur qui dirige une société de transformateurs, un peu isolé dans son enfance à Téhéran et qui, sous l’impulsion d’un ami de la famille, découvre la reproduction sonore via un simple poste de radio que bien évidemment der jung Wolf fabrique lui-même au sein de l’entreprise paternelle ?


De fil (de cuivre) en aiguille (de… je ne sais pas moi… faites-un effort d’imagination !), la passion s’installe, la curiosité aussi. Or, théoriquement, quoi de mieux qu’une boutique pour réunir les objets qui font rêver et les proposer aux consommateurs affamés après avoir compris la philosophie des marques, les engagements techniques, les stratégies, les particularités…


Sauf que le jeune Loup va vite s’apercevoir que réunir des appareils prestigieux, somptueusement coûteux et pomponnés, ne donne pas toujours les résultats escomptés, « si peu de musique à l’arrivée » constate-t-il, déçu et accablé… « achhh…» ajoute-t-il, déçu et accablé, en germain dans le texte. Ce qui pourrait se traduire par : «ah la la…».


C’est curieux, cette partie du cursus nous(me) rappelle quelqu’un.


La déception (« achhh…») est telle qu’il décide de changer d’activité et se lance dans le commerce d’ordinateurs.


Un domaine qui n’appelle que des déceptions. C'est nous qu'on le dit parce que Wolf aime a préciser qu'il connu un beau succès dans ce domaine et qu'il a vendu son business pour enfin se consacrer à sa passion (comme nous quoi, en quelque sorte, copieur)


Oui, mais la passion pour la reproduction musicale est toujours là, prégnante, poignante, dévorante (gehungert ?)…


J’en fais un peu trop ?


Ja, genau ! (ça ne veut pas dire "oui général", ça veut dire "oui exactement").


Ainsi parallèlement à une activité nourricière commence la longue quête du « pourquoi », « comment se fait-il que », « la vie la mort des ondes » etc , chasse existentielle ultime qui amène Wolf le déçu («achhh ?») à accumuler sur le tapis du salon les références diverses de la diffusion musicale domestique, notamment des HP relevant d’un patient retour vers les sources, les rencontres avec les éléments fondateurs de la reproduction sonore, Western, Altec, Paul Voigt et consorts semblant enfin donner des réponses satisfaisantes.


La compréhension de l’importance majeure des moteurs des haut-parleurs, qui ont objectivement régressé pour de bien compréhensibles raisons de coût, se dessine lentement, s’impose comme une évidence.


«achhh !» - dit-il alors.


Ce qui pourrait se traduire par : «ah !». De satisfaction donc.


Franchir le pas de travailler le sujet quand on a baigné durant l’enfance dans les arcanes des bobinages, écrans, blindages, matériaux rares, fer doux etc… n’est pas un problème insurmontable et rapidement naissent les premiers moteurs à excitation, d’abord destinés à remplacer des moteurs fatigués ou sous-proportionnés sur des HP mythiques et leurs évolutions, puis bientôt à créer ses propres HP, et évidemment pour aller jusqu’au bout de la logique, penser des HP destinés à des projets d’enceintes complètes…

Le premier modèle commercialisé s’appelle Black & White, parce qu’il est proposé en noir et blanc (sans blague) et aurait pu s’appeler Schwarzweiss (noir et blanc, mais en allemand). C’est vrai que c’est moins universel.


Suivi de modèles délirants, de proportions (physiques et financières) copieuses (Swing et Salon), et enfin, plus récemment de : SON.


Comme quoi nous n’avons jamais perdu le « fils » de l’histoire.


C’est de l’humour germain.


Voilà voilà…