Eera

 

C’est toujours émouvant lorsqu’un fabricant, refusant la facilité de se reposer sur ses lauriers, décide un jour de renouveler toute sa gamme, revoyant tous ses fondamentaux, techniques et technologique, esthétiques…

Tous, sauf l’exigence musicale, évidemment, la refonte complète visant un but que certains jugeront évident : approfondir la relation de la machine à l’éloquence musicale.

Eh bien non, Mesdames, Messieurs, je(nous) vous le disons : ce n’est pas évident. Car beaucoup se seraient fourvoyés dans la banale idée de faire mieux que la génération précédente. La nuance paraît subtile, mais elle explique toute la déviance de la Fifi axée sur l’auto-contemplation.

Et c’est pour ça qu’on l’aime, le Marseillais tonitruant : c’est un rebelle.

Qu’en est-il de la nouvelle gamme alors donc ?

Des Convertisseurs Numérique / Analogique. D’ac ?

Des Lecteurs de CD sans DAC, d’ac ? En onglet, ça s’appelle des Drive en froncet ça s’appelle des transports.

La famille des convertisseurs a pour nom :

• Andante, le petit qui prend tout des grands

• Majestuoso, le moyen qui copie le grand

• Meister, le grand qui dame le pion aux élites.

Les transports :

• Legato, qui transporte et transporte

• Staccato, qui transporte et chamboule.

Tout ça dans une présentation plus moderne, plus dans les normes aussi, pas originale mais sobre et réussie grâce à une ligne basse, d’une qualité de fabrication à la hauteur des références du marché qui souvent s’arrêtent là. Les possibilités de connexion sont complètes et l’utilisation des plus faciles.

Dès l’Andante, on retrouve le bonheur chantant (youpi ?) qui certifie la place à part du petit français teigneux depuis Helios, souvent copié jamais égalé, l’engagement total – si si ! - dans la musique, agrémenté de souplesses nouvelles (et quand on connaît le marseillais et son caractère, c’est un exploit), d’une délicieuse saveur de bonbon côté nuance et mignardises exquises. Du cran et de la délicatesse, du frisson et du nerf, un maintien dynamique où rien ne déborde, ne contraint, ne projette, ne se désynchronise, pas l’ombre d’une scorie pour perturber le plaisir d’oublier vite la machine au profit des artistes.

Du grand artisanat qui atteint le Grand Art dès le Majestuoso où comme d’habitude chez EERA, la fenêtre sur La Musique est plus grande au fur et à mesure qu’on grimpe en gamme, du bonheur plus épanoui, une offrande à la liberté lyrique.

Comme les lecteurs d’anthologie de la gamme (dont les modèles Essentiel, Intégral, Tentation et Autographe sont toujours au catalogue), les convertisseurs (d’ac ?) et transports de la nouvelle génération EERA ont parfaitement compris que les informations décryptées à la loupe et extraites artificiellement, perdant leur place exacte dans le grand tout du discours musical, n’ont d’intérêt que pour une poignée d’audiophiles qui confondent le détail et la nuance.

Avec un EERA, tout est là, mais à sa place, ni en avant pour parader, ni en retrait par simple myopie.

Certains compétiteurs seront plus impressionnants, plus éblouissants dans quelques zones du spectre par coups de zoom, plus exubérants par abus de confort, mais aucun ne sera aussi juste et aussi sensible, à quel prix que ce soit !

A part la mauvaise foi, rien ne saura prouver le contraire !

 

Le site d'Eera :

http://www.eera.fr